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   Charles de Montaigu
Pureté, puissance, envolée, dynamisme des formes, les huiles essentiellement géométriques de Charles de Montaigu sont une bouffée de couleurs happant le regard, une invitation à explorer un monde à la fois de rigueur, de matière, de poésie et de lumière.
Se plonger dans le dédale des polygones aux arêtes tranchées couvrant les toiles de Charles de Montaigu, qui tantôt se chevauchent, s’harmonisent, s’enfuient, s’excluent, s’exaltent, est une étrange aventure. Aux limites d’un équilibre proche de la rupture, il nous invite pourtant d’emblée au cœur de l’œuvre. S’ensuit un parcours ambigu, déroutant, dualité entre le centre qui semble parfois se dérober, et fascinant en suivant des tracés de partage convergeant vers un point de rencontre acéré, puis nous projetant aux confins ou hors de la toile. C’est un va-et-vient stimulant, à travers des champs aux couleurs insolites, où l’artiste n’hésite pas à juxtaposer un rose et un orange, un rose et un vert ou un orange et un vert. Ces tons audacieux rappellent que grand voyageur, Charles de Montaigu s’est imprégné des façades roses, rouges, bleues, vertes, jaunes... de maisons indiennes croisées aux cours de périples en Orient. Poésie de l’instant, nostalgie de lieux rêvés ou visités, ses œuvres traversent le temps. Fruit d’un travail de longue haleine, de haltes ou de soupirs, parfois d’années d’intervalle, en suivant les méandres existentiels de l’artiste, elles gardent leur constante fraîcheur incisive. Ainsi l’œuvre, au fil du temps, n’est ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. De manière imprévisible, elle vit au présent de l’artiste.

La mission première de Charles de Montaigu est avant tout la sculpture. Le dessin, la gravure, la peinture sont les « matériaux » de ses sculptures, dit-il. Les formes polygonales sculptant l’espace jouent les équilibristes, les situations périlleuses, les pleins et les vides en constante recherche de stabilité. La lumière qui glisse sur le métal, creuse les volumes ou les révèle, s’introduit dans d’infimes fractures, comme pour mieux accentuer la fragilité, l’impermanence de l’instant. Ainsi l’Angelus :

« Gouttes de pluie sur la tôle
Parfum de musique
Senteur métallique » Charles de Montaigu

En toute liberté, quelques dessins de nus à la mine de plomb, croqués sur le vif, et des fleurs à l’encre de Chine transcendent une sensibilité à fleur de peau, privilège de l’artiste dans la solitude de son atelier. Une lumineuse et passionnante exposition.

Charles de Montaigu vit et travaille à Laconnex près de Genève. Il expose régulièrement depuis 1973 à travers la Suisse, l’Europe et les Etats-Unis. Lauréat de la Bourse fédérale des Beaux-Arts (1983). Prix de gravure attribué par la Fondation pour les Arts graphiques en Suisse (1994). Acquisition et installation d’Athys III (sculpture en bois d’Iroko) dans le parc du Chicago Athenaeum at Schaumburg, Art under the Stars, Museum of Architecture and Design, Chicago. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées internationales.


Dr.Danielle Junod-Sugnaux


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  Charles de Montaigu